(Fabrice Morin 55 ans du CCIP 91)
Pour participer à Paris Brest Paris (PBP) c’est simple, il suffit de réaliser 4 brevets de randonneurs mondiaux (200, 300, 400, 600km) dans les temps impartis et une inscription sur internet avec l’Audax Club Parisien enfin choisir le temps de parcours soit : 80, 84, 90 heures et le tour est joué !
Pour réussir mon PBP c’est un peu plus compliqué et un peu plus long, voici ma recette !
Dès le début de l’année 2014, j’ai commencé à m’entraîner sérieusement avec cet objectif en tête tout en mettant à profit les bons conseils de Jean et Jocelyne, deux Palaisiens amoureux de la bicyclette et lauréats du PBP 2003 (l’un à vélo, l’autre en camping-car en tant que voiture accompagnatrice).
Deux ans de préparation soit 14000km en 2014 et 11000km en 2015 peuvent paraître long pour certains tant en durée qu’en nombre de Km parcourus mais je vous assure que ce n’est pas de trop, il faut un entraînement varié mais régulier par tous les temps et par toutes les saisons.
A Montigny le Bretonneux , ce dimanche 16 Août à 16h30, Eric Landrain mon coéquipier du CCIP91 et moi-même sommes sur la ligne de départ parés de la puce électronique fixée sur nos chevilles, des plaques de cadre sur nos vélos et du fameux carnet de route accroché à notre cou qui sera à tamponner dans chaque ville contrôle . Nous sommes dans un peloton de 300 coureurs venus de tous pays. PBP c’est un RDV mondial pour une randonnée de 1200 km avec 6090 participants dont 362 femmes et 66 nationalités représentées. En deux mots le nombre d’étrangers est supérieur à celui des coureurs français. C’est unique et parler l’anglais est très conseillé !
Dès le départ donné par l’ambassadeur du Brésil, notre peloton de cyclotouristes se transforme en peloton de coureur de l’UCI Word Tour. Il nous est impossible de suivre ce train d’enfer ; pour exemple nous sommes sur Nogent le Roy soit 58km en 1h43.
Je ne vais pas faire le récit de tout mon parcours mais je vais décrire quelques clichés que j’ai gardés en mémoire.
Mes plus beaux souvenirs :
* Les spectateurs présents sur le bord de la route vous encourageant à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, assis dans des fauteuils de camping une couverture enroulée sur leurs épaules, vous proposant de l’eau ou du café.
* Les villes ou les villages décorés pour le passage du PBP, l’éclairage public en fonctionnement même dans les villages les plus reculés !
* La montée à l’aurore du Roc’h Trevezel à proximité de Zizun avec ces brumes qui se détachent sur les monts d’Arrée.
Mes plus grandes peines :
* Témoin de deux accidents de cyclos, entre Loudéac et Carhaix et entre le Roc’h Trevezel et Zizun, dans les deux cas les cyclos étaient assez mal en point, pour le deuxième accident le cyclo ne portait pas de casque !
* L’abandon d’Eric Landrain à Brest
Mes grandes joies :
* Retrouver sa famille ou ses amis lors d’un contrôle est un bonheur immense qui vous donne en plus un coup de fouet comme la caféine. Ce fut le cas à Loudéac-Saint Nicolas du Pelem ; Mortagne au Perche –Dreux, vous connaissez maintenant le secret de ma réussite !
Mon état physique et moral :
Etrangement pendant ces 1200km je suis resté très lucide m’appliquant à lever le pied ou accélérer quand il le fallait sans jamais m’épuiser à suivre un groupe plus rapide que moi J’ai parcouru un grand nombre de km seul ou accompagné de cyclos « suceurs de roue ». Je n’ai jamais douté, je souhaitais juste de ne pas chuter ni d’avoir d’ennuis mécanique ! Grace à mes périodes de repos je suis toujours resté vigilant sur l’état de la route et la trajectoire du vélo.
PBP c’est aussi 11500m de dénivelé, les pourcentages des côtes n’ont rien de comparable avec celles des Alpes ou des Vosges mais par leur nombre elles fatiguent l’organisme.
Conclusion :
J’ai passé la ligne d’arrivée certes avec émotion mais surtout avec le besoin de retrouver les miens et de partager ce moment ensemble accompagné des amis qui avaient fait le déplacement et qui m’avaient soutenu.
Je vous donne lecture de mon compteur à la fin de mon périple :
1230 km parcourus,
61.2 km/h de vitesse max,
24.3 km/h de vitesse moyenne,
51.41 h de durée de parcours,(dynamique)
11500m de dénivelé
Mes temps d’arrêts pour se doucher, prendre des repas chauds en salle, dormir: 8h30 à Brest, 2h00 à Fougères, 4h00 à Villaines-la -Juhel: soit 14h30
Mes temps d’arrêts dans les villes contrôles et de ravitaillement (dont certaines avec la présence d’amis ou de la famille venus m’encourager): 7h30
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